Sélectionner une page

Le lâcher-prise est sans aucun doute la chose la plus facile à conseiller, mais aussi la plus difficile à accomplir. Car lorsque nous avons à lâcher prise c’est parce que quelque chose nous fait mal, nous blesse au plus haut point et fait que nous avons de la difficulté à vivre.  Difficulté à  vivre avec un phénomène, un événement, ou difficulté à vivre tout court.  Nous avons souvent l’impression que plus rien n’est possible ou que tout ne sera jamais plus comme avant.  Nous sommes happés dans un cercle vicieux : nous avons de la peine parce que nous ne lâchons pas prise et nous ne lâchons pas prise parce que nous avons de la peine.

Il n’y a pas de remède miracle pour nous aider à lâcher prise…pas de petite pilule que l’on pourrait prendre afin de faire disparaître le mal et, dans bien des cas c’est un mal « douloureux et accablant »!

 

Un exemple facile pour bien comprendre

Un exemple facile pour visualiser le lâcher-prise  est celui-ci : Tu tiens un poteau. Si tu  lâches le poteau, celui-ci est toujours là, cependant tu as lâché prise.  Ici, le poteau représente notre difficulté.

Si nous visualisons bien cet exemple, nous nous apercevons que le simple fait de toujours tenir ce poteau nous emprisonne.  Ce poteau est là, bien enraciné à la terre et nous on est là, bien pris, lié à ce poteau.  Nous pouvons  bouger mais nous ne bougons pas, car nous sommes rivé à ce poteau.  Nous le regardons, nous le scrutons, nous le connaissons  jusque dans ses moindres détails. Nous connaissons chaque petit coup qu’il a reçu, chaque petite marque (nos blessures, nos pensées).  Nous connaissons aussi ses visiteurs (au sens figuré : les oiseaux qui viennent s’y poser, les chiens…  « on ne dira pas pourquoi », les écureuils),  (et dans la vie de tous les jours : les gens qui ont les mêmes peines ou difficultés que nous, car très souvent nous nous collons à eux pour nourrir notre égrégore).  Nous sommes collés là à ce poteau et à chaque visiteur qui passe nous en parlons, nous en parlons, nous en parlons…

Ce poteau là il est présent à 100% dans notre vie, le matin, le midi, le soir, la nuit.  Qu’il fasse beau, soleil ou averse, chaud ou froid, il est fidèle au poste.

Nous nous couchons le soir en espérant l’oublier, mais on le sent bien ancré qui nous colle à la peau.  Il nous empêche même souvent de dormir tellement la position demeure inconfortable.  Quelquefois nous tombons de fatigue et au réveil, l’espace de quelques minutes nous nous  sentons dégagé.  Nous nous étirons et  découvrons avec horreur que le poteau est toujours là. Nous avons alors l’impression que sous nos pieds il y a des sables mouvants et que nous nous y enfonçons tout doucement…tout doucement sans que personne ne puisse venir à notre secours…

Du secours!  Mais oui, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt?  Nous prenons alors conscience que les visiteurs repartent,  qu’ils vivent leurs vies sans être liés.  C’est alors que nous nous demandons : mais qui pourrait m’aider?

 

Le conte

 

15139556_10209399052111200_1521442992_n

 

Imaginons donc un petit conte ayant pour personnages «le passant» et «le héros.»

-Moi je peux t’aider, dit le passant.  Viens, prends ma main, tu peux le faire…

Notre héros desserre  alors un à un les doigts du poteau pour les tendre au passant.

-Tu sais dit le passant,  je passais ici tous les jours, mais tu ne me voyais pas, car ton regard  ne voyait pas au loin.  (Le héros n’étant centré que sur son poteau, soit ses problèmes et ses préoccupations.)

 

À ce moment de l’histoire, je dois cependant ouvrir une parenthèse, car il est extrêmement important de saisir qu’il peut y avoir un piège pour notre héros.  Un piège me direz-vous?  Mais lequel?  Le piège est celui-ci : Si le passant qui tend la main à notre héros est du type « sauveteur » notre héros vient d’échanger un dollar pour quatre 25 cents si je puis m’exprimer ainsi.  Il se délie du poteau pour se lier à ce passant et ne plus le lâcher.  Ceci fera le bonheur du passant qui ne cherchait que cela. Le passant se sentira indispensable et notre héros aura toujours son poteau, mais cette fois-ci ce sera un poteau dialoguant.

Admettons donc qu’il en est autrement.  Le passant fait plutôt partie du type « accompagnateur ». 
Je referme donc ici la parenthèse et je reprends le scénario.

-Je peux t’aider, dit le passant, vient prend ma main, tu peux le faire.

Notre héros desserre  alors un à un les doigts du poteau pour les tendre au passant.

-Tu sais dit le passant,  je passais ici tous les jours, mais tu ne me voyais pas, car ton regard  ne voyait pas au loin.  (Le héros n’étant centré que sur son poteau, soit ses problèmes et ses préoccupations.)

Notre héros prend la main du passant…

-Tu veux me raconter le pourquoi tu étais lié, crispé à ce poteau?

Tout en marchant, le passant écoute l’histoire de notre héros.

-Maintenant…est-ce que tu peux, malgré tout cela me citer un point positif de ta vie? Regarde dans ce que tu possèdes déjà.

Le passant desserre ses doigts de la main de notre héros qui, surprit, en fait tout autant.

-Prends conscience que tu es libre, lui dit le passant.  Vas y, respire, tourne sur toi-même, saute, cours.  Prends conscience de tout ce que tu peux faire, de tous les chemins que tu peux prendre, de tous les moyens qui te sont offerts pour te rendre où tu l’auras décidé (au figuré : auto, autobus, camion, bateau, avion…) (au sens réel : tout ce qui  permet d’atteindre un but,  par exemple suivre un cours pour accéder à un nouvel emploi.)

-Notre héros, encore étourdi d’avoir pris conscience de tant de choses, ce qui est si peu en réalité, remercie le passant.

-Tu sais, lui dit le passant,  ce n’est pas parce que tu ne tiens plus ma main que je ne serai plus près de toi.  Tu peux m’appeler autant de fois que tu le désires.  Si je suis disponible à cet instant, il me fera plaisir de parler avec toi.  Il est important pour toi de comprendre que je ne peux que t’accompagner dans ton cheminement.  Il s’agit pour toi d’être conscient que tout commence par toi.  Ensuite tu dois respecter cette règle d’or, ne l’oublies jamais, car elle deviendra la clé de ta réussite : « conscience, confiance, constance ».

Le passant laisse ses coordonnées à notre héros et continue son chemin.

Conscience, confiance, constance

Notre héros est maintenant face à lui-même une autre fois, mais, cette fois-ci tout est différent, car il vient de faire face au premier mot de la règle d’or : il a pris « conscience ».  Il a pris conscience qu’il se faisait prisonnier de ses pensées et que durant tout ce temps il ne tentait rien pour changer sa vie.  Il est évident que lorsqu’on enlève un clou d’un poteau on y voit le trou qu’il a laissé.  Cependant, plus on s’éloigne, plus ce trou semble petit, il devient un petit point et un peu plus loin on ne le voit même plus.  Il en va de même pour nos pensées.

C’est ici qu’entre en jeux le rôle de la constance. La constance devient un rôle de chaque instant, quelquefois de chaque minute.  On doit chasser les pensées nuisibles qui nous assaillent.  On doit corriger les comportements inexacts qui quelquefois sont apportés par les pensées ou encore par les habitudes.

Ceci nous amène à nous observer, à fouiller dans ce moi intérieur, apprendre à le connaître, l’apprivoiser, le comprendre.

Qui suis-je, qu’est-ce que j’aime, qu’est-ce que je déteste?  Quelles sont mes valeurs, quelles sont celles qui viennent en priorités?  Quel est mon seuil de tolérance, de quelle façon je dialogue (je parle toujours, j’écoute trop l’autre, je me livre trop ou pas assez).  Suis-je maître de ma vie où je la remets entre les mains des autres?

Chaque pas nous rapproche de nous-même (car il ne faut pas oublier que tout commence par soi).  Il est donc important d’avoir confiance : « foi en nous » « foi en ce que nous entreprenons » « foi que nous allons  vers le meilleur, que nous construisons le meilleur ».  Cette confiance, cette foi doit se coller à nous comme le fait notre ombre et, à chaque fois que nous ne la voyons plus, que nous ne la ressentons plus parce qu’il commence à faire sombre, ouvrir la lumière.

Ouvrir la lumière peut vouloir dire se mettre à chanter, lire un livre, écouter une émission drôle, s’amuser avec des amis pour passer cette journée plus difficile.  Car, il est important également de ne pas rester seul et de comprendre « quand » nous avons besoin des autres.  Pas pour se défouler verbalement, mais bien pour nous changer les idées, faire le vide, « lâcher prise » et une fois le plein de forces psychiques refait, repartir et continuer notre cheminement.

 

Les différents lâcher-prises

Je l’ai dit au début, le lâcher-prise n’est pas instantané et  il y a aussi plusieurs sortes de lâcher-prise.

Nous pouvons devoir lâcher prise :

-d’une habitude (être trop mère poule par exemple, ou bien arrêter de fumer).
-de nos pensées face à une situation quelconque (ex : ne pas avoir suffisamment d’argent, pas d’emploi, des dettes).
-de quelqu’un : (ex : un décès, un amour perdu, un enfant à garde partagé, un patron.
-face à soi (ex : je ne suis pas assez beau, assez bon, pas assez qualifié, etc.)
-face à une forme d’éducation reçue « un cadre » qui justement ne cadrerait plus (ex. : le vouvoiement)
-au niveau de la sexualité (s’accepter tel que l’on est, anciens tabous, etc.)
-face à des croyances (le péché, les superstitions, etc.)
-face à une dépendance (boisson, drogue…)

Chacun d’entre nous avons notre bout de chemin à faire face à un ou plusieurs lâcher-prises.  Il s’agit de voir celui qui nous nuit le plus et de nous mettre au travail.

Deux autres choses à ne pas négliger

Une chose très importante, même primordiale lors de ce travail est le respect.  Nous devons  nous accorder un immense respect ainsi qu’une grande franchise face à nous-même.  Rester loyal face à soi n’est souvent pas très évident, pourtant cela fait partie du lâcher-prise.  Tout commence par soi, souvenez-vous!

Une fois ceci compris, une autre étape importante en fait partie « le pardon ».  Il faut tout se pardonner d’abord.  Nous ne pouvons pas nous en sauver, car « conscience, pardon, lâcher-prise » sont unis l’un à l’autre.  Nous ne pouvons lâcher prise si nous ne pardonnons pas et nous ne pouvons pardonner si nous ne lâchons pas prise.  Et nous ne sommes capable ni de l’un ni de l’autre si nous n’en prenons pas conscience au point de départ.

Conclusion

Le lâcher-prise est donc un travail de toute une vie, car au courant de celle-ci nous aurons souvent des occasions de devoir le faire. Il y aura de petits lâcher-prises tout comme des grands.  J’espère donc que ce texte vous aura aidé à mieux comprendre comment y arriver.

Si vous avez le goût de nous faire part d’un  lâcher-prise que vous avez dû faire ou si vous croyez que cet article pourrait aider quelqu’un, ce serait gentil de partager.

Que le bien-être soit propagé par vos partages qui feront naître dans le cœur de vos ami (e) s, la douceur du moment présent.

Merci d’être des semeurs de bonheur!

 Nicole Urbain Bélair


 

10456826_10207326086408353_5815757751471452811_nNicole a été nounou puis éducatrice en milieu familial, elle est diplômée de l’Institut IFP en psychologie et travail social. Aujourd’hui à la retraite mais néanmoins active vous pouvez la retrouver sur sa page Facebook ainsi que sur son blog www.nicoleurbainbelair.com 

 

 

Pin It on Pinterest

Share This